Aimé Roger Malonda a passé sa vie dans les forêts du Gabon, dans le cœur du bassin du Congo ; cette région abrite certains des écosystèmes les plus divers et les plus vibrants de la planète, riches en faune sauvage, des éléphants de forêt aux gorilles en passant par les chimpanzés. « Pour moi, la forêt, c'est la vie », explique-t-il. « Et cette vie est à la fois spirituelle et physique. Quand j'ai peur d'être malade, rien qu'en allant dans la forêt, je me sens déjà guéri, avant même d'aller à l'hôpital. Parce que dans la forêt, on trouve de tout, et ça me passionne »

Quatre générations de forestiers
Aimé Roger entretient un lien personnel avec la sylviculture, tissé depuis plusieurs générations dans sa famille. Ses parents étaient forestiers, ils travaillaient dans les forêts qu'il gère aujourd'hui - CEB - et son fils marche dans ses pas. Pour Aimé Roger, cette continuité est importante, car il souhaite veiller au maintien des forêts pour les générations à venir « pour que les enfants de nos enfants puissent aussi venir travailler dans cette forêt », explique-t-il.
En tant que responsable d'exploitation pour Precious Woods-CEB, il est chargé de veiller à l'équilibre délicat que requiert la sylviculture durable. Il est convaincu que la sylviculture responsable peut respecter la santé de la forêt, et souhaite prouver que les forestiers ne contribuent pas à la déforestation. « Nous ne nous bornons pas à prélever du bois en forêt ; nous nous assurons qu'elle peut se régénérer et prospérer », explique Aimé Roger. « Notre objectif est de pratiquer une récolte durable, pour que la forêt puisse se reconstituer, et que dans 25 ans nous puissions revenir et continuer ce cycle. Dans certaines zones, nous ne prélevons qu'un hectare à la fois, selon ce que nous trouvons, pour que la forêt bénéficie d'espace et de ressources pour se régénérer. »

La forêt et la communauté
L'engagement d'Aimé Roger en faveur de la responsabilité environnementale et sociale est clair. Il comprend l'importance de rendre à la communauté ce qu'elle lui a donné tout en préservant la forêt. « Aujourd'hui, les villages entourant la forêt bénéficient de projets qu'ils ont eux-mêmes demandés », nous dit-il. « Par le passé, ces villages étaient isolés et n'avaient pas accès à la route. Aujourd'hui, grâce aux routes construites autour de la concession, ils ont accès aux soins et à l'école. » Ces routes ont transformé des vies, ouvert des opportunités en matière d'éducation et de soin, et renforcé le lien avec les forêts et ceux qui en dépendent. L'un des aspects fondamentaux de cet équilibre consiste à s'assurer que les ressources forestières sont utilisées judicieusement. Certaines plantes forestières font partie intégrante du régime alimentaire local, par exemple les feuilles utilisées pour préparer le manioc, un aliment de base. « Nous interdisons à nos travailleurs de couper ces feuilles », souligne Aimé Roger. « Ce sont les villageois qui les récoltent, la forêt leur procure donc un petit revenu qui leur permet de subvenir aux besoins de leur famille. La forêt nourrit donc la communauté sans épuiser les ressources ».
Aimé Roger accorde une grande importance non seulement aux ressources forestières, mais également à la protection de la faune et de la flore. Au sein de la concession de Precious Woods, une équipe est consacrée à la protection de la faune. Plus de 500 caméras sont installées pour surveiller la forêt et détecter les éventuelles activités illégales. L'exploitation forestière peut perturber temporairement l'activité des animaux, notamment pour les espèces peu habituées au bruit, mais la forêt retrouve rapidement son équilibre. « Les animaux ont d'abord fui, mais ils sont revenus dès qu'ils ont compris qu'ils n'étaient pas menacés » explique-t-il. Grâce à cette approche, les opérations d'exploitation ne portent pas atteinte à la biodiversité forestière.
La certification, un engagement
Aimé Roger considère que la certification FSC est un outil indispensable à son travail. Ce n'est pas uniquement un label qui permet de mieux valoriser le bois. Pour lui, la certification garantit que la forêt est gérée de façon responsable. « Lorsqu'une forêt est certifiée, le bois est reconnu pour sa qualité et respecte des standards élevés, ce qui ouvre des opportunités de marché », explique-t-il.
Mais le vrai sens de la certification est l'engagement en faveur du développement durable. « Avec la certification, nous sommes redevables. Nous ne pouvons pas nous permettre de prélever tout ce que l'on veut en forêt. Les audits et la supervision garantissent que nous travaillons de manière à préserver les forêts. Il fait l'analogie avec le fonctionnement d'une classe, où les consignes et les évaluations permettent aux élèves de s'améliorer. « Lorsqu'on ne rend pas de comptes, on ne peut pas s'améliorer. La certification nous fournit un cadre dans lequel nous pouvons travailler correctement, avec soin, pour protéger la forêt.
Lorsqu'il envisage l'avenir, l'engagement d'Aimé Roger demeure inébranlable. « Nous voulons que les enfants de nos enfants puissent profiter de cette forêt », explique-t-il. « La forêt a une très grande valeur, que nous ne voulons pas perdre, et que nous voulons protéger jusqu'au bout. »
Grâce à une gestion rigoureuse, il veille à ce que les forêts du bassin du Congo continuent à prospérer pendant des générations, soutenant non seulement la biodiversité qu'elles abritent mais également les communautés qui en dépendent pour leur subsistance. En tant que garant de cet équilibre, Aimé Roger joue un rôle essentiel en s'assurant que la relation délicate entre l'homme, la faune et la forêt reste harmonieuse ces prochaines années.
Pour en savoir plus sur Aimé-Roger visionnez sa vidéo.
Découvrez également comment le bois tropical certifié FSC en provenance du bassin du Congo stimule la construction durable, et son rôle fondamental dans la préservation des canaux d'Amsterdam, dans ce récit interactif sur la certification FSC et son impact sur la gestion forestière au Gabon.